Lot n°1

BERNARD (Emile) (1868-1941) - Lettre autographe adressée à Eugène Boch : Mon cher Boch, Ne recevant plus aucune nouvelle de toi, je ne sais vraiment que penser. Pourtant à en croire le journal que tu m'envoyas (et donc merci mille fois) tu serais encore à Frameries dans les corons rouges aux jardins maigres. Que ne me dis tu tout ce qu'il y a sous tes yeux de très typique et vivant, de souffrance cachée et de labeur pénible ! Ah ! Que j'ai ri mon cher de ces formidables sottises extraites en l'art moderne en feuilles ou [ ?] nul critique bafouille. Ce Gauguin qui inventa le Gauguinisme m'a fort diverti. Jusqu'où n'irait la bêtise de nos contemporains [] [] Vais-je philosophier [sic] ? Il m'en siérait vraiment ! - Si oui j'oserais aller jusqu'à parler d'au-delà, de rêve et d'infini mais pourquoi troubler [] pourquoi rompre le charme d'éléments rationnels [] Parlons de nous, mais pas métaphysique cela brise [] Donc moi je laisse les abstractions comme les chimères à l'atelier derrière le [ ?] de croquis d'antan et j'aborde la nature, chevalet [] couleurs [] pinceau en ruelles. Quel ton bon Dieu ! [] Et toi ? [] Enfin Cézanne va paraître chez Vanier. Combien petite, piètre et de faible montée me semble ma notice sur ce grand diable que j'adore dans son enfer. Vanier m'a vraiment tant félicité qu'il a voulu même que je signe en toutes lettres cela E. Bernard. Qu'il le fasse donc. [] Gauguin est monté [ ?] pour Tahiti. Mad. Van Gogh aménagée avec les toiles de défunt ce cher et grand ami Vincent, Cézanne pas fou du tout à Aix peignant [] Et toi quand reviendras-tu ? Ecris-moi en tous cas car je reste toujours à toi de coeur et sincèrement. " - 6 pages In-12° (16,50x12 cm) - Ecriture noire parfois difficilement lisible - D'infimes déchirures aux pliures sans perte - Enveloppe jointe datée d'avril 1891.

Adjugé 2 700 € marteau