Lot n°2

BERNARD (Emile) (1868-1941) - Lettre autographe non signée adressée à Eugène Boch : " Mon cher Boch Au reçu de ta lettre, j'exultai de maintes bonnes nouvelles. Ton enchantement des Espagnes, l'appui que tu donnes à mes châteaux. De mémoire, jamais pareille dèche n'assaillit poche de truand et ne lui fit rendre de désespoir ses doublures. Tandis qu'à la lueur des flambeaux resplendissent les Golcondes et sous les soleils impossibles crépitent les pierres précieuses, moi, comte de Flandre déchu, hidalgo plein de malaventure, je tendais en vain mes poings vers les astres, imitant - ironie ultime- à s'y méprendre les [ ?] révérées par nos mondes. [] [] Mais pour la preuve évidente de courtoisie qu'il m'est offert. En vérité gentil-seigneur ma bouche est trop asséchée pour vous la mer tout l'honneur que vous doit un sentiment de confiance non déçu, et que vous doit aussi cette gratitude pour votre noble fierté et foi en nos luttes. Ici non plus struggle for life mais pro-arte pro-bobés. Pro-anima. Derechef, vous tournez vers le Saint-Sépulcre, vers l'Orient générateur et par trois fois saluez- comme firent ceux que Sainct Louis escortèrent, le Graal - Le Sang divin. Mais que parmi vos sierras. Vos Alhambras. Vos fruits d'or et de verrerie. Ne vous obsède aucun inquiétude de votre rédemption dans le futur, car noblement vous serez à la dextre du Père. Celui dont la face éblouit, celui que même les songes n'ont pu voir, mais présentent - intuition [ ?] tout occultisme [ ?]. Et ces femmes, beau très doux soie, leur faites vous ouïr Musset ou Corbière. Si j'étais noble Faucon tournoirais sous ton balcon - Taureau : forcerais ta porte - Vampire : te boirais morte Te Boirais !. [Etc. Etc.] - 4 pages petit In-12° 18x11,50 cm déchirées en leur moitié à la pliure - Ecriture à l'encre noire bien lisible - Hormis son travail d'artiste peintre, Emile Bernard a également écrit de la poésie, moins connue, sous le pseudonyme de Jean Dorsal. Cette lettre en est un témoignage très certainement inédit.

Adjugé 500 € marteau